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Il s’agit d’une nouvelle typologie de système de végétalisation verticale destiné à favoriser la biodiversité en ville dense en accueillant une faune et une flore locales et indigènes. Plutôt qu’un jardin vertical généralement composé de plantes exotiques, le mur habité offre une qualité architecturale unique, qui donne l’opportunité aux plantes de s’installer durablement et de manière plus autonome que les systèmes hydroponiques de murs.

Dans la famille des parois biodiversitaires développées par l’agence, les 6 prototypes visibles au 43 rue Buffon à Paris sont réalisés en maçonnerie, de 3 matériaux.

Avec le soutien du Pavillon de l’Arsenal et FAIRE Paris, et en collaboration avec le CESCO (Muséum national d’Histoire naturelle) et GSA (école d’architecture Paris Malaquais), cette recherche sur des murs capables de favoriser l’accueil de la biodiversité sur les bâtiments est conduite en comparant trois systèmes, chacun avec un double orientation : un système en briques Monomur (Bio’bric) réalisé par Sylvamétal ; un système en briques (Rairies Montrieux) réalisé par la Société BYN ; et un système en pierres réemployées et recyclées (Dépôt des Matériaux de la Ville de Paris) réalisé par des artisans de la Fédération FFPPS. La toiture végétalisée et le substrat à l’intérieur du mur sont fournis par Le Prieuré.

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Brique, Pierre et Monomur s’agencent de telle manière qu’un espace libre intérieur est ménagé pour accueillir le substrat. Cette opération est rendue possible par la présence d’éléments de chaînage latéraux qui retiennent les deux parties du mur. En plus d’ouvrir un espace entre les différentes parties du mur maçonné, des ouvertures de taille variable sont réservées en façade.

Ces six prototypes font l’objet d’un suivi pour évaluer le comportement du substrat et des végétaux sur les prochaines saisons.

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À l’inverse du mur biodiversitaire en béton, il ne s’agit donc pas d’un parement, d’une vêture de façade, mais bien d’une paroi complète, à la fois structurelle et fonctionnelle. L’intérêt de la maçonnerie est ici visible dans son esthétique et la liberté qu’elle laisse au créateur qui peut composer un moucharabieh en fonction des attendus de l’accueil du vivant souhaité (plus ouvert en haut ou en bas, formes des cavités ou des fentes, etc.).

Nous pensons que cette solution présente de nombreux avantages. Déclinable avec toute sorte d’éléments maçonnés, son montage est simple, rapide, et ne grève pas l’habitabilité des structures qui sont similaires aux montages habituels des murs maçonnés. Ainsi, avec les parpaings de ciment ou de terre cuite, éléments de construction peu qualitatifs, répandus à travers le monde, on peut facilement envisager monter soi-même, chez soi, un mur biodiversitaire.

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- Le monomur présente une gamme infinie de déclinaisons alvéolaires avec lesquelles on peut jouer pour offrir un parement d’aspect variable, sur lequel on peut également agir en sculptant la peau (voir notamment les sculptures en briques Monomur de l’artiste Vincent Mauger).

- La brique, en plus de constituer un matériau intéressant pour l’accueil du vivant en termes agronomiques, est un système constructif qui permet d’expérimenter une grande diversité de formes à partir d’appareillages multiples.

Dans le cas du prototype biodiversitaire en brique, monté par l’entreprise BYN, le mur prend forme à partir d’un appareillage traditionnel sauvage revisité. Le moucharabieh qui permet d’accueillir les plantes en façade est tenu structurellement par une couche de briques porteuses en partie arrière du mur.

Les briques, longitudinales et transversales, s’entrecroisent pour assurer la stabilité du système constructif « poreux ».

Les boutisses, briques transversales qui composent le mur, ont été allongées sur mesure par l’entreprise Rairies Montrieux pour tenir les différentes couches entre elles : le moucharabieh en façade, la couche de substrat interne et le mur porteur.

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- Directement inspiré par les murs en pierre sèche sur lesquels la végétation spontanée prospère, le troisième système est construit avec des pierres réemployées et recyclées issues du dépôt des matériaux de la ville de Paris.

Le mur tient en entrecroisant les pierres sans mortier, avec les techniques de la construction pierre sèche traditionnelle. Il a été construit par des artisans de la Fédération française des professionnels de la pierre sèche.

Calcaire des berges de Seine, pavés parisiens en granit ou en porphyre, ont servi à la composition hétéroclite du mur qui crée une diversité d’ouvertures en façade.

Les matériaux possèdent une inertie thermique exceptionnelle, ce qui permet de protéger la couche de substrat interne des variations thermiques externes, et de conserver l’eau à l’intérieur du mur pour les plantes.

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