La Nouvelle AOM imagine pour l’îlot CIRC et sa tour emblématique un projet de densification raisonnée et respectueuse de l’environnement. Il s’agit de valoriser ce patrimoine bâti existant en proposant de nouveaux usages en ouvrant l’îlot au quartier et en retrouvant des jardins de pleine terre sur un site aujourd’hui très minéral. La tour sera mixte : logements dans les niveaux, activités et commerces en pied de tour, tiers-lieu dans l’actuel auditorium, restaurant et jardin partagé accessible aux habitants du quartier au sommet. L’actuel bâtiment Latarjet, réhabilité et agrandi, renoue avec la vocation historique du quartier en accueillant un centre de santé. Au cœur du nouvel îlot, jardin comestible à l’ouest, clairière et parc boisé à l’est, composent avec les arbres existants. Une allée piétonne traverse le parc urbain, rendu accessible aux Lyonnais. Cette nouvelle voie est bordée par deux bâtiments neufs qui complètent l’îlot. Leur conception en structure légère et décarbonnée – structure bois, isolant biosourcé et cloisonnement géosourcé - privilégie le recours aux filières locales et l’utilisation de matériaux issus du réemploi. Ils abritent logements, bureaux réversibles et commerces en rez-de-chaussée.

En lisière du quartier du Moulon, le bâtiment s’implante sur une parcelle très étirée face à la ligne 18 du métro. Son fractionnement en quatre volumes génère des cours-jardins favorisant les percées visuelles et un atrium central propice au croisement des différents occupants. L’ensemble surmonte un socle largement transparent regroupant les services partagés et participant à l’animation de l’espace public. Les niveaux supérieurs accueillent une grande diversité d’acteurs – start-up, scale-up, entreprises publiques ou privées de tailles variables – rendue possible par la réversibilité des plateaux en bureaux ou en laboratoires. Le dessin de la façade reprend la trame intérieure et associe bandeaux en béton préfabriqués, impostes en bois, et trumeaux en pierre calcaire du Bassin parisien dont les profils s’adaptent à l’orientation. Enfin, les aménagements extérieurs s’inspirent des entités paysagères locales et du réseau hydrographique tout en s’inscrivant dans la trame verte du quartier. A l’Est, un grand parvis boisé s’ouvre sur l’espace public et le métro aérien. Inondable, ce jardin accueille un boisement d’aulnes, véritable pièce de nature en libre évolution au gré des précipitations. En complément des cours-jardins, une toiture biosolaire couvre l’ensemble des volumes.

Au pied des remparts de la Citadelle d’Amiens, le jardin des songes rend hommage aux troupes australiennes qui ont empêché la prise de la ville pendant la Première Guerre mondiale. Tableau végétal aux couleurs chaudes évoluant au gré des saisons, le jardin se découvre dans un parcours sensible. Depuis la rue, des mouvements de sols appellent le visiteur et le guident jusqu’au centre. Les cheminements, couverts de brique concassée et de sable ocre, font écho à la fois aux terres rouges du bush australien et aux remparts de la citadelle. De part et d’autre, des îlots de terre retenus par des palissades en pin brûlé surgissent du sol, évoquant les stigmates de la guerre et l’atmosphère oppressante des tranchées. En approchant du centre, le jeu topographique s’amplifie et les allées se réduisent, enserrés dans une végétation de plus en plus dense. Enfin, le visiteur arrivé au cœur du jardin est plongé dans une atmosphère tamisée de sous-bois propice au recueillement. Au centre, sous une couronne d’arbres sculpturaux, des roches inertes en apparence éclosent de floraisons blanches à chaque printemps.

En lisière du quartier de la Courrouze et face à la rocade rennaise, le projet est constitué de deux bâtiments et d’un parking silo. Son architecture est une proposition de réponse aux enjeux d’évolution des bâtiments de bureaux, et se veut le support de modes de travail décloisonnés et ouverts sur l’extérieur. Au cœur du bâtiment principal (qui accueille le siège d'Arkéa), un grand atrium laisse filer les vues d’un étage à l’autre tout en permettant une ventilation naturelle aisée. Lieu de croisement, les circulations sont larges et ouvertes pour inciter les échanges informels entre collaborateurs. Les plateaux, sans obstacles structurels, se prolongent à l’extérieur par des balcons filants qui ceinturent chaque niveau et garantissent une protection solaire et un entretien facilité. Ces coursives sont reliées entre niveaux par des escaliers en porte-à-faux et constituent aussi des espaces appropriables où il est possible de s’isoler. Marqué par ses horizontalités, le volume est coiffé d’une toiture alternant locaux partagés, terrasses et jardins. La volumétrie rationnelle est une réponse aux principes urbains du quartier, mais également un optimum pour développer une structure mixte bois/béton où chaque matériau trouve sa place en fonction de ses propriétés intrinsèques (inertie, portance, poids carbone).

A Cassel, nous proposons d’élargir le lit de l’Ahne, rivière canalisée qui relie entre eux différents espaces verts de la ville, pour en faire un véritable parc structurant du projet urbain. Poreuse et permissive, la nouvelle école est pensée dans sa dimension traversante entre parc et forêt. Organisée en trois bâtiments principaux au sud du parc, elle rayonne vers les grandes entités paysagères : l’école maternelle et la crèche vers la forêt à l’Est ; la bibliothèque vers la rivière à l’Ouest ; et enfin l’école primaire et les salles spécialisées vers le parc au Nord. Une galerie extérieure relie les trois bâtiments et dessert l’ensemble des espaces communs. Véritable signal et lieu de rencontres entre les différentes classes, elle participe au sentiment d’appartenance des élèves à un même ensemble. C’est aussi le point de départ d’une ascension verticale vers les deux toitures plantées : petit bois sur l’une, jardin potager et espace sportif sur l’autre. Pensée comme un équipement fédérateur et inclusif, l’école s’adresse à l’ensemble des habitants du quartier. Les rez-de-chaussée accueillent des espaces ouverts et réversibles – foyer, cantine, bibliothèque, atelier – en lien direct avec l’espace public et pouvant accueillir divers évènements sur le temps extrascolaire. 

Dans le cadre de notre participation à la BAP2022, nous concevons avec la Métropole du Grand Paris un pavillon qui constitue la première expérience d’un bâtiment reposant sur le principe d’une paroi biodiversitaire. Conçu dans le cadre d’une recherche menée par l’agence ChartierDalix depuis plusieurs années, cet ouvrage est à la fois un mur porteur massif et un sol vertical, habité par la faune et la flore. Tellurique, compact et enveloppant, il s’apparente à une fabrique de jardin qui ponctue la promenade. Le Pavillon de la Métropole du Grand Paris, avec sa paroi biodiversitaire¹, est une invitation à penser ensemble la Métropole de demain où s’hybriderait la nature et la ville. L’originalité de ce système tient dans la continuité d’un réseau de substrat à l’intérieur du mur autoportant et dans l’épaisseur de sa couche surfacique. La conception de ce réseau vise à la fois la continuité écologique d’un substrat « vivant » et la rétention de l’eau, afin de permettre aux plantes de s’y développer de manière pérenne, grâce à un espace plus grand dédié aux systèmes racinaires.

^{1 Mur biodiversitaire / ChartierDalix en partenariat avec le Museum d’Histoire Naturelle (laboratoire CESCO) et l’école d’architecture de Paris Malaquais (laboratoire GSA).}

La reconstruction du campus Bockmühle dans le quartier d'Altendorf est l'occasion pour la Ville d'Essen de se doter d'un nouvel équipement scolaire polyvalent alliant espaces d'enseignement et installations sportives et culturelles ouvertes aux habitants. C'est aussi un moyen de restructurer l'ensemble de cette partie de la ville autour d'un équipement fédérateur. Nous avons imaginé trois bâtiments qui structurent le site en délimitant deux grands espaces verts : un nouveau parc ouvert sur la ville à l'Est et une généreuse cour d'école plantée au cœur du nouvel îlot créé. Des failles entre les bâtiments permettent d'assurer la porosité complète du site, la cour d'école n'étant pas clôturée. Si le rez-de-chaussée abrite des programmes adressés à tous les habitants (bibliothèques, espaces associatifs, salles polyvalentes), les étages sont dédiés aux espaces d'enseignements, pensés comme de larges plateaux flexibles ceinturés de balcons et de terrasses plantés. Chaque classe dispose ainsi de nombreux espaces propices à un enseignement transversal et décloisonné (activités extérieures, échanges inter-niveaux, etc.). Les escaliers d'évacuation sont externalisés et permettent de multiplier les parcours possibles. Le projet devient alors un véritable outil pédagogique au service d'un enseignement riche et stimulant.

Situé à l’entrée de ce quartier en pleine transformation, l’îlot doit se raccorder avec des bâtiments avoisinants déjà construits et qui constituent les prémices de la nouvelle centralité des Girondins. La programmation de logements – sociaux et étudiants – est complétée par une ferme urbaine professionnelle en toiture exploitée par un maraîcher indépendant. Plus qu’une superposition de strates, il s’agit avant tout ici de faire cohabiter ces programmes pour offrir aux habitants de nouveaux modes d’habiter à travers un bien commun. Dans cet objectif de faire de ce bâtiment un lieu productif, le cœur d’îlot paysager offre une respiration tout en étant un espace de détente et de loisir pour les habitants. L’îlot, largement ouvert, donne à voir la richesse du jardin densément planté, support d’une strate végétale verticale assurant une continuité et une diversité des écosystèmes. Les logements créés bénéficient tous des mêmes qualités – vues, aménagement, rapport à l’extérieur, orientations – et portent avant tout l’ambition commune de « vivre dans une ferme urbaine ».

Le projet de revalorisation de la tour Ariane s’inscrit dans un dialogue avec les caractéristiques architecturales et structurelles de la tour existante pour à la fois la révéler et la transfigurer en une tour du XXI^e siècle. Le programme comprend la rénovation de l’ensemble de la façade afin d’améliorer ses qualités thermiques et acoustiques, tout en respectant les principes architecturaux de la conception originale de Jean de Mailly en 1975, ainsi que l’aménagement des espaces communs du socle. Nous souhaitons préserver la lisibilité des hublots, fenêtres caractéristiques de cette tour de seconde génération, et donner à relire l’ordre tripartite d’origine - socle, corps, couronnement - perdu au cours des rénovations successives. La tour retrouve un socle actif, ouvert sur l’esplanade de La Défense, à travers un nouveau pavillon d’entrée et un business center aménagé dans le premier niveau du socle. Le pavillon d’entrée, entièrement vitré, accueille de nouveaux usages : salle d’attente et bar s’ouvrent sur un vaste hall. L’activation de la base ouverte sur l’espace public permet d’ancrer la tour dans son environnement et d’offrir à ses usagers de nouveaux espaces de vie.

Porte d’entrée du nouveau quartier du Port, le bâtiment s’organise autour d'un vide central traversant. C'est à la fois un espace de respiration dans le tissu dense de l'îlot, un nouveau passage concrétisant un élan de la ville vers le canal et un lieu de circulation et de croisements privilégié entre les deux entités bâties constituant la nouvelle école. Transparent, le rez-de-chaussée libère des percées visuelles et participe à l’animation et à la qualité urbaine des espaces publics. L’attention portée à l’intégration de la végétation garantit le confort des usagers, mais aussi l’inscription du bâtiment dans un dessein écologique plus large. Pensé comme un outil pédagogique, le bâtiment offre aux étudiants des espaces spécifiques pour les accompagner. Sécables, ils sont articulés autour d’une circulation pensée comme un tiers-lieu de la vie étudiante, offrant des espaces de travail, de réunion et de partage informels.

La proximité entre lieux de vie, de travail et équipements produit des quartiers diversifiés et contribue à l’activité et au dynamisme de la ville. A Dublin, la tour Tara réunit ces conditions en proposant une programmation multiple : coworking, foodhall, hôtel et jardin belvédère dans le socle, ouverts sur la rue ; logements et restaurant dans la tour, ouverte sur la ville. Située en lisière du centre-ville et au bord du fleuve Liffey, la tour Tara s’insère dans une dent creuse étroite, à l’angle d’un îlot vétuste. En reprenant les gabarits du tissu ancien traditionnel pour le socle et en élevant la tour dans un langage distinct, le bâtiment s’affirme comme projet de suture urbaine entre le centre historique et les nouvelles tours en bordure de la ville. Contrairement au socle massif en structure bois, la tour est revêtue d’une double peau de panneaux vitrés accordéon. Leur mouvement permet une infinité de situations ; les jardins d’hiver se transforment en larges balcons, la façade s’anime et évolue au gré de la journée et des usages. Cet espace « tampon » apporte confort thermique été comme hiver, tout en permettant à chaque logement d’avoir accès à son propre espace extérieur. Zone d’interface entre les différents programmes, le jardin belvédère au 6^e étage s’étend sur la totalité du socle. Lieu de rencontre et de détente, il stimule l’expérience et l’observation autour de la nature.

L’îlot Saint Vincent de Paul est emblématique du potentiel de reconversion d’un site historique. Cet ensemble fait l’objet d’une métamorphose unique à Paris en termes d’aménagement et d’innovation environnementale. La transformation de la maternité en « super équipement » est l’occasion de reconfigurer ce lieu afin qu’il témoigne de son histoire et qu’il permette d’expérimenter une diversité d’usages. Regroupant une école, une crèche, un gymnase, des tiers-lieux et des activités, il y a dans cette multiprogrammation un nouveau modèle d’équipement qui encourage la pluralité. Nous cherchons à favoriser le collectif, à déclencher les rencontres, notamment à travers la polyvalence et la flexibilité des espaces à toutes les échelles de temps. Ainsi, en dehors des temps scolaires, la bibliothèque est à la disposition des utilisateurs des tiers-espaces ; la cour, le préau et le réfectoire s’ouvrent au public et c’est quasiment l’ensemble du rez-de-chaussée qui peut accueillir un cinéma de plein air, un spectacle ou une foire aux livres.

L’opération mixte s’organise autour de la place du quartier Méridia, nouvelle polarité attractive et centre des échanges pour les futurs usagers. Positionnés en vis-à-vis, les deux bâtiments que nous concevons se répondent de part et d’autre de la place et valorisent l’identité architecturale niçoise en réinterprétant ses codes. Ils sont organisés en volumes de différentes hauteurs reliés par des failles extérieures, véritables respirations qui dégagent des vues depuis l’espace public vers les cœurs d’îlots tout en rythmant le linéaire de façade. Ces failles abritent les circulations verticales, éclairées et ventilées naturellement, qui mettent en scène l’ascension des habitants dans un parcours ponctué de filtres, autant de seuils d’intimité depuis l’espace commun vers le privé. La plupart des logements bénéficient d’une double voire triple orientation, et tous proposent de larges balcons filants et des ouvrants toute hauteur. Le béton est ici mis en œuvre dans une diversité de finitions – béton brut lisse, sablé ou lasuré – et les couleurs chaudes des matériaux rappellent celles de la palette niçoise. Enfin, les bâtiments bordant la place sont couverts d’agriculture urbaine et proposent une promenade haute accessible à tous.  

Au sein de l’écoquartier fluvial, le lot PA contribue à la création d’un quartier vecteur de sociabilité. Foyer d’hébergement des athlètes durant Paris 2024, il proposera une programmation mixte après l’évènement. Caractérisée par une grande densité morphologique et typologique, l’opération regroupe quatre bâtiments de logements collectifs, un bâtiment de bureaux et des commerces en rez-de-chaussée. Disposés perpendiculairement à la Seine, les bâtiments en lanières résultent d’un travail précis de coordination : ils composent un front bâti à l’alignement du quai et offrent la lecture d’un ensemble visuellement cohérent, unifié par de grands balcons filants. Ce linéaire est ponctué d’une série de traversées paysagères qui alternent avec la minéralité colorée des façades. Enfin, le travail sur l’épannelage accentue la transition de l’agitation urbaine du quai vers le cœur d’îlot piéton plus intime et domestique. Soulignés par un abaissement des hauteurs, les bâtiments sont découpés par des failles habitées regroupant halls traversants, circulations verticales et paliers. Chaque logement dispose d’un espace extérieur – balcon, terrasse, jardin d’hiver – support d’une pluralité d’usages, et tous les occupants profitent d’une grande terrasse partagée et végétalisée au 5^e étage de chacun des bâtiments.

Les deux bâtiments s’intègrent dans le quartier des Groues à Nanterre. Le plan urbain de ce secteur a été conçu par l’AUC : il alterne bâtiments fins et jardins en lanières, offrant aux habitations des qualités de vues et respiration optimales. Les projets sont liés par une écriture commune de leur socle : un sous bassement en béton bas carbone qui reçoit des duplex traversants (« maisons de ville ») et des commerces liés à des logements (Soho). Nous utilisons tout le potentiel des gabarits en lanières pour concevoir l’ensemble des logements comme des espaces traversants et naturellement ventilés. Au sud, les circulations communes s’organisent en coursives ombragées qui se prolongent par des balcons privatifs. On entre ainsi dans son logement par l’espace extérieur, qui devient un seuil supplémentaire entre le commun et le privé. Au-dessus du socle, l’ensemble de la structure est érigé en bois. Les menuiseries, les volets ainsi que le bardage également en bois font de ce projet une construction au bilan carbone particulièrement faible.

L’îlot D5 constitue la dernière emprise du vaste secteur de transformation urbaine de la ZAC Seguin Rives-de-Seine à Boulogne, développée sur le site des anciennes usines Renault. ChartierDalix réalise le siège de Renault (un IGH de 60m) et assure la coordination générale de l’îlot dont les bâtiments aux programmes mixtes – logements et bureaux - sont conçus par les agences Bjarke Ingels Group, AAVP Architecture et ECDM Architectes. Nous avons initié, avec ces agences, un travail collectif qui vise à assurer une cohérence forte du projet global, loin de la collection d’objets. Il s’agit de mettre à profit les qualités exceptionnelles du site, en décuplant les avantages à travailler et à vivre au bord de l’eau et du parc. Le projet organise d’abord les bâtiments autour de trois lanières transversales reliant le parc et la Seine et assurant la ventilation et l’ouverture de l’îlot. Dans la hauteur, les bâtiments sont imaginés en strates successives qui dialoguent avec cet environnement.

L’hôpital Saint Antoine AP-HP est une véritable ville dans la ville. Autonome dans son fonctionnement et ouvert sur le quartier, il s’est progressivement densifié au cours du dernier siècle. Le nouveau siège s’insère sur une parcelle bordée de bâtiments (dont un R+10) et utilisée de manière informelle comme espace de détente par les employés de l’hôpital. Respecter ce lieu, c’est respecter les habitudes des 3 400 collaborateurs qui travaillent au quotidien sur le site. Compact, le projet ne grève pas la luminosité des bâtiments voisins et libère un cœur végétal qui équivaut à 50% de la parcelle qui sera à disposition de tous. Un amphithéâtre prend place sous cette nouvelle topographie paysagère. La forme triangulaire et rayonnante du bâtiment génère trois directions. Le nouveau siège ne tourne le dos à aucun édifice voisin et toutes les façades sont traitées avec le même soin. Les vitrages sont généreux et les balcons filent, offrant une uniformité lumineuse aux espaces de travail et des vues spectaculaires sur la vie de l’hôpital, le jardin et sur Paris pour les derniers étages.

L’activité logistique connaît aujourd’hui un rôle grandissant dans la compétitivité des entreprises, notamment par la gestion efficace des flux. Le pôle logistique doit être extrêmement fonctionnel et stimuler la dynamique de production, en renouvelant l’image de l’entreprise, tout en proposant des solutions environnementales viables à ses usagers et dans son contexte urbain. L’enjeu principal de ce projet était d’imaginer un bâtiment-entrepôt qui soit aussi un élément urbain riche, vertueux et intégré à son tissu. Nous avons choisi de faire de l’enveloppe une surface d’échange avec la ville - évolutive et vivante - et de la toiture une surface plantée dédiée à des activités maraîchères (un hectare d'agriculture urbaine gérée par un exploitant).

Pensé comme une nouvelle centralité, le quartier du Sycomore s’articule entre zones d’activités, habitat pavillonnaire et paysage agricole. En entrée du nouveau quartier, le projet regroupe deux bâtiments collectifs dressés à l’alignement du boulevard des Cent Arpents, et des maisons individuelles disposées en lanières dans un cœur d’îlot paysager. Posés sur un socle unificateur en béton texturé, les logements collectifs bénéficient des mêmes qualités : grandes ouvertures et balcons filants offrent des espaces extérieurs généreux et une permissivité d’usages. Les façades sont habillées de fins éléments de serrurerie en acier galvanisé qui supportent les garde-corps en suspension et accentuent l’épaisseur de la façade habitée. Depuis le boulevard, une large allée piétonne dessert un réseau de venelles plantées jusqu’aux maisons individuelles, mises à distance des voies par un filtre végétal. Elles sont traversantes et proposent différentes typologies qui créent un jeu d’épannelage rythmé. Chacune possède son jardin de pleine terre, protégé des vis-à-vis par des arbres de haute tige et les plus grandes typologies bénéficient d’une terrasse au dernier niveau. Réalisé en structure mixte bois-béton, l’ensemble met en œuvre un nombre limité de matériaux dans un souci de sobriété et de lisibilité constructive.

Finaliste parmi les 700 candidatures du concours international pour la transformation de la tour Montparnasse, la Nouvelle AOM (ChartierDalix, Franklin Azzi Architecture, Hardel Le Bihan Architectes) s'installe dans les bureaux du 44e étage de la tour. Ce laboratoire de recherche et de conception architecturale dédié entièrement au projet a permis à l'équipe de comprendre l'ensemble des enjeux de cette métamorphose. Cette restructuration est basée sur un travail de programmation et sur le développement d'usages attractifs sur toute la verticalité de la tour : des 120 000 m² d’infrastructure requalifiés à la serre agricole événementielle au sommet, en passant par un jardin au 16e étage et un hôtel au 42e. En 2024, la nouvelle tour Montparnasse sera emblématique de la transition énergétique de Paris : une tour désamiantée et réhabilitée, bas carbone, passive, qui utilise la géométrie de l’existant pour récupérer la force du vent dans la hauteur et permettre une ventilation naturelle de tous les espaces intérieurs (c'est la "façade éolienne"). Une tour claire, ouverte sur l’extérieur et ancrée dans la vie du quartier.

Ce bâtiment aux programmes multiples vient compléter un ensemble urbain préexistant en remplissant des espaces résiduels et non qualifiés, afin de créer une urbanité mixte. Intégrant les premiers niveaux au programme, le projet recompose un ensemble cohérent avec des éléments bâtis séparés par cinq généreux patios plantés et un jardin en toiture. Ces lieux de vie et d’échanges profitent aux usagers des bureaux ainsi qu’à l’ensemble des riverains, dessinant un paysage habité devant le panorama des toits parisiens et la butte Montmartre. Les patios rythment l’ensemble du bâtiment et créent un subtil jeu de transparences permettant d’appréhender le volume bâti dans sa profondeur, offrant des perspectives variées.

Le campus tertiaire Le Touzet vient parfaire un quartier en pleine mutation autour du réaménagement de la porte Pouchet et du périphérique. Par un jeu de formes souples, dont les courbes génèrent des vues et des situations urbaines surprenantes, l’ensemble se distingue de ses voisins par son unicité de traitement au caractère cinétique et sa présence dégageant une puissance tranquille. Cette identité forte trouve son apaisement dans un jeu d’épannelages, de retraits et d’inflexions qui permettent de raccorder le projet à son environnement immédiat, dans une couture fine avec les bâtiments voisins. Ce tissage bâti propose de nouveaux usages, renforce le sentiment de commun, et favorise le travailler autrement par ses terrasses généreuses, ses loggias en double hauteur. Il laisse exister en son cœur un véritable paysage en trois dimensions.

Au cœur d’un quartier très vivant au tissu hétérogène, le bâtiment s'inscrit dans la continuité et le respect des gabarits haussmaniens. Sa façade en revanche, ouverte et mobile, annonce une manière différente de vivre en ville dans un édifice collectif. Entièrement constituée de jardin d'hiver prolongés par des balcons, elle assure une transition épaisse et dynamique entre l'intérieur et l'extérieur, le privé et le public. Le jardin intérieur partagé et les toitures plantées sont autant d'autres propositions alternatives pour les habitants de l'immeubles.

L'Hôtel Bourg Tibourg est un lieu singulier, il accueille au cœur du Marais ses visiteurs dans un univers intime et isolé de l'intensité urbaine environnante. Dans le cadre d’un agrandissement des chambres et de la restructuration des parties communes, nous prolongeons ce charme existant par un nouveau jeu de vis-à-vis discret, de filtres qui cachent et révèlent.  Une treille prend place sur la hauteur d’une des façades du luxuriant patio extérieur. Composée d’un ensemble serrurier incrusté d’éléments verriers soufflés uniques et accueillant un jardin vertical, elle s’inspire des vitraux ou moucharabieh pour ne révéler que ce qui doit l’être. Dans un souci de travail fin avec le déjà-là, nous avons conçu les nouvelles suites dans la continuité de l’univers feutré existant. Le bois fumé du sol et du mur enveloppe dans un écrin précieux et chaleureux. Les quelques éléments en laque noir, cuir ou verre poli révèlent chaque détail et chaque matériau pour leurs formes propres et leurs nuances naturelles.

Le choix d’une implantation en plots est issu d’une volonté d’ouvrir l’îlot sur l’espace public : il s’agit de permettre des percées paysagères vers le cœur de la parcelle. L’emprise réduite de ces plots (15m de côté en moyenne) permet de créer un échelon intermédiaire entre le tissu pavillonnaire existant à l'Ouest et les gabarits d'immeubles collectifs prévus à l'Est pour le nouveau quartier. Cette dimension réduite permet de proposer des logements à double voire triple orientation, disposants pour la plupart de séjour en angle donnant sur des loggias. En offrant différents types d’espaces libres (terrasses plantées, jardins en pleine terre, toitures accessibles, balcons), le projet propose une grande variété d’usages et d’ambiances.

La façade sur le canal de l’Ourcq est une vitrine emblématique de la ville. Cette situation exceptionnelle profite à la fois au paysage et aux logements très largement vitrés. L’ensemble des constructions disposées en pourtour de l’îlot présente un aspect en cohérence avec l’esprit des immeubles industriels du début du XXe siècle : les grands vitrages continus, la peau de brique, les retraits en étage et les pans coupés des angles s’inscrivent dans une histoire familière. L’importance de l’emprise foncière de cette opération invite à ouvrir le cœur d’îlot sur la rue pour créer des échappées visuelles et des percées : une connexion visuelle forte entre les espaces verts intérieurs et la rue a été privilégiée. Dans cette profondeur, des maisons en bande redonnent une échelle domestique à l’ensemble.

Dans un tissu urbain dense – celui du 11^e arrondissement de Paris – encore marqué par les traces de son passé artisan, ce projet est un point de suture entre deux histoires urbaines. Traversant, il raccorde deux rues étroites dans un sens et connecte les courettes voisines dans l’autre. Une crèche « pocket » prend place au RDC et son jardin ouvre des vues sur le passage, ce qui maintient une transparence urbaine entre les deux voies. Un second espace vert, crée au R+1 est destiné aux habitants qui accèdent à leur logement par des passerelles extérieures végétalisées.

La caserne Lourcine située dans le 13^e arrondissement de Paris, s'organise autour d'une place d’arme avec ses bâtiments militaires édifiés en 1875. Le programme prévoit l’installation d’une partie de l’Université Paris I : bibliothèque, amphithéâtre, salles de cours et bureaux prennent place dans les bâtiments anciens et les sous-sols. Le projet vise à valoriser ce patrimoine parisien par une intervention qui compose avec ce cadre existant. Nous cherchons à adapter le programme et ses nouveaux usages au lieu, et non l'inverse. Il s'agit de maintenir son identitée propre en veillant à ne pas effacer les traces du passé. La place d’armes conserve alors sa fonction fédératrice et symbolique, elle s’incline en parvis paysagé mettant en valeur le nouvel accès à une galerie traversante et à l’amphithéâtre. Les salles de lectures et salles de classes s’intègrent dans l’existant en utilisant tout le potentiel de ses qualités spatiales (hauteur sous plancher, noblesse des matériaux).

L’espace du hall de la Courneuve est traversant, ainsi s’opère une mise en relation de la ville avec l’intérieur, faisant dialoguer site existant et nouvelle gare : le hall devient partie intégrante de l’espace urbain. La voûte du rez-de-chaussée crée un espace remarquable, à l’image des grands halls des premières gares, véritables portes d’entrée de la ville. Réinterprétée de manière plus contemporaine par ses alcôves qui viennent cadrer l’espace, la voûte du hall de gare s’ouvre en façade et constitue un élément facilement identifiable sur le rond-point des Six Routes. Dans la continuité du passé industriel de La Courneuve, nous proposons d’utiliser la brique comme matériau identitaire, avec ses possibilités de mises en œuvre différentes : mur, voûte, claire voie.

Située dans le quartier des Bassins à flot, ancien site portuaire, cette opération de bureaux a la particularité d’accueillir des commerces au RDC et 70 places de stationnement au cœur de l’édifice (invisibles depuis la rue). Le bâtiment est constitué de trois bandes : une bande « urbaine » liée à la rue, une bande liée au « grand paysage », face aux Bassins, et une bande centrale, qui accueille les espaces extérieurs et notamment un patio commun au R+1. Dans l’esprit du passé industriel de ce site, le bâtiment est habillé de zinc, matériau brut, permettant de couvrir toiture et façade tout en apportant des nuances variées aux des bâtiments jumeaux. Chacun d'eux est surplombé par une tourette de 8 étages qui se termine par une vigie offrant des vues à 360°. La proportion de vitrage et le système d’occultation varient en fonction de l’orientation des façades principales permettant un confort optimal des espaces de travail et des vues sans vis-à-vis.

Situé dans le quartier de la Montjoie, ce projet de bureaux s’étire dans la diagonale de son terrain d’assiette en évitant tout vis-à-vis. Cette disposition dégage deux grands jardins en pleine terre qui offrent des linéaires boisés importants sur les rues adjacentes. L’un des deux jardins est longé par une galerie linéaire, espace de promenade et de rencontre bioclimatique qui relie les différents services de l'immeuble. L’ensemble du projet est construit en structure bois qui, laissée apparente à l’intérieur, permet de joindre à l’identité forte d’un bâtiment tertiaire novateur celle d’une construction écologiquement responsable.

Le nouveau pôle design incarne la capacité de Renault à faire évoluer sa méthodologie en décloisonnant les différents métiers intégrés tout en maintenant une grande confidentialité. L’objectif est de stimuler la créativité et l’efficacité tout en s’intégrant dans le contexte du bâtiment initial. Inauguré en 1996, le technocentre de Renault à Guyancourt accueille aujourd’hui environ 12 000 personnes et constitue le plus grand centre de recherche et de développement français. Le projet R*Generation prévoit de repenser les espaces de travail pour l’ensemble du pôle design. Nous partons sur le postulat qu’un lieu de travail aujourd’hui ne peut plus se limiter à n’être qu’un « cadre » mais doit aussi être conçu comme un outil de travail à part entière. Nous mettons l’accent d’une part, sur les concepts de confidentialité active et de co-visibilité, et d’autre part, sur la recherche d’une identité domestique, en créant des situations d’intimité et en proposant des lieux de recentrement. Les notions de confort, de plaisir et d’échange sont ainsi propices à la recherche et à la création.

L’immeuble de bureaux conçu dans le quartier des Batignolles, Paris 17^e, se base sur une réflexion topographique à l’échelle de la ville : positionné à l’aplomb du vide créé par le faisceau des voies de la gare Saint-Lazare, il participe à l’effet de rupture topographique de cette partie de la ville. À cet endroit, Paris présente un paysage accidenté, un relief, des profondeurs et de vastes espaces vides. Cette géographie urbaine, sorte d’accident morphologique de l’anthropocène, inspire les variations volumétriques du bâtiment. Constitué d’un plan « en ruban », il offre aux rails, à la rue et au parc une façade ouverte en réponse à ce contexte de grand paysage. Ainsi, à la manière du ruban de Möbius, les espaces extérieurs et intérieurs s’entremêlent sur toutes les faces du bâtiment, permettant une fluidité d’usage et une continuité visuelle depuis les extérieurs, du rez-de-chaussée jusqu’à la toiture.

Situé face à l’équipement culturel du Centquatre et enserré entre la rue d'Aubervilliers et les voies de la gare de l’Est, le pôle logistique de la société Tafanel est conçu comme un paysage artificiel composé d’une grande nappe plissée formant une succession de sheds aux directions changeantes. Côté rue, une façade frontale et linéaire sur 450 mètres de longueur se pose en vis-à-vis du bâti existant hétérogène de la rue. Elle se compose de verre armé auquel se superpose une peau d’aluminium anodisé plissée. Cette stratification, dont un mur aveugle préexistant - support d’art urbain - constitue la première couche, devient un miroir changeant qui reflète la ville et les lumières changeantes le long de la journée. Côté voies SNCF, le rythme de la toiture est cadencé par les plis qui redescendent en façade, multipliant l’effet d’accélération / décélération et offrant une vision cinétique aux voyageurs.

La parcelle se trouve au sein d’un quartier central de Saint-Denis dans un contexte qui mêle des extrêmes bâtis (édifices patrimoniaux et immeubles insalubres). Face au Carmel, le bâtiment s'élève par retraits successifs afin d’atténuer le face à face avec le cloître, par une mise à distance progressive des façades. Ce jeu permet d’offrir des espaces extérieurs à la majorité des appartements et multiplie les doubles orientations. Une césure rue des Carmélites génère une percée visuelle sur le cœur d’îlot et le met en relation avec les jardins du Carmel, ce qui assure une véritable continuité paysagère entre les deux parcelles.

Le collège Moulins à Lille est un bâtiment-paysage qui rayonne et interagit avec son environnement : porté par le contexte et en connexion étroite avec la ville, sa géographie se déroule en anneau autour d’une cour centrale orientée au sud. Deux parties se distinguent : le rez-de-chaussée dont l’animation s’adresse aux piétons, qui joue des transparences tout en délimitant l’emprise au sol de l’équipement ; la partie supérieure, traitée comme une topographie qui permet d’identifier les trois éléments fondamentaux du programme : le collège, la salle de sport et l’internat. Cet ensemble est unifié par une même peau en zinc prépatiné.

Issu d’une réflexion innovante, le bâtiment combine les deux programmes dans une enveloppe « vivante », devant accueillir diverses espèces de faune et de flore. Le défi est de créer un écosystème en toiture : une nature primitive, qui se prolonge dans la texture d’un mur d’enceinte habité. Nous prenons le parti de la fluidité en reliant les pleins et les vides, comme les différents niveaux topographiques en évitant au maximum les ruptures. Le bâtiment devient ainsi un morceau de territoire extrudé, un paysage en hauteur, dans lequel une nature indigène se développe librement –canopée urbaine– à l’abri, mais protégée par l’homme. Ce processus est une évolution naturelle qui prend du temps. L’aspect du bâtiment est soumis aux lois de la nature.

A lire Article Le Monde, Emmanuelle Picaud

L’école Rosalind-Franklin à Ivry-sur-Seine s’organise sous forme d’un paysage en terrasses successives accueillant de la végétation. Cette disposition oriente l’ensemble de l’équipement vers le sud, ce qui offre un ensoleillement maximum aux cours et aux salles de classe. La souplesse du plan offre de multiples orientations, ainsi que de nombreux points de vue sur les cours et les terrasses plantées. À l’angle nord-est - partie plus urbaine - le bâtiment de la résidence étudiante est disposé de manière à ne pas porter ombrage sur les cours. Compact, il s’élève sur neuf étages et est ceinturé d'une double peau constituée d'espaces extérieurs et de protections solaires.

Positionné à l'extrémité du 20ᵉ arrondissement, Porte des Lilas, l’édifice se signale par son élancement et sa texture. Regroupant plusieurs programmes, il s’inscrit dans une volumétrie parisienne typique par le retrait de ses étages supérieurs. Recouvert d’une peau minérale de brique noire, le monolithe est coupé selon deux lignes de fracture qui dévoilent un intérieur précieux. Ces deux respirations agissent tant au niveau urbain que du point de vue des usages. La première est horizontale, formée par un 3^e étage ouvert, elle rassemble tous les programmes communs (médiathèque, salle de sport…) disposés librement sur ce plateau en belvédère sur la ville. La seconde est une faille verticale qui apporte la lumière naturelle dans toutes les circulations horizontales et verticales. Les espaces collectifs au cœur du bâtiment sont ainsi baignés de lumière et largement ouverts sur le paysage urbain.